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Page d'accueil Microcrédit à My Long-Cao Lanh (2009-2016)

My Long - Cao Lanh

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Octobre à Dong Thap

 

Sur proposition d’une amie proche, j’avais décidé d’aller à la rencontre de l’Union des femmes (HLHPN, Hoi Lien Hiep Phu Nu), dans la commune de My Long. Le trajet de Dinh Hoa à My Long n'est pas très long, mais la crevaison d'un pneu nous a fait arriver en retard au rendez-vous. Heureusement, les représentantes de HLHPN et le président du Comité populaire (UBND, Uy Ban Nhan Dan) nous ont attendus patiemment. Et malgré l'heure tardive, nous avons pris un déjeuner, au cours duquel les deux parties ont procédé aux présentations et abordé brièvement les objectifs de ma visite, effectuée pour le compte de l'association AVNES.

Après le repas pris dans une gargote en face du siège de l'UBND, j'ai exposé plus en détail aux représentantes de HLHPN et à la responsable du Comité Culture et sociologie, l'objectif et le modèle de micro-crédit qu'AVNES souhaiterait mettre en place, en vue d'aider les populations défavorisées des régions isolées au Vietnam à acquérir leur autonomie.

Les femmes ont brossé un tableau de la situation : sur un total de 2 448 familles (soit 11 378 personnes), environ 35 % vivent dans le plus grand dénuement, faute de capitaux leur permettant d'ouvrir un commerce. Leurs revenus mensuels vont de 200 000 à 400 000 dong au maximum, pour toute une famille. Je n'ai pas été surprise outre mesure d'apprendre que My Long est la commune la plus pauvre du district de Cao Lanh. Dans la voiture qui nous avait amenés jusqu'ici, j'avais remarqué, des deux côtés de la route, les maisons plus modestes et plus petites, les arbres fruitiers plus rares que dans les autres villages, notamment à Cai Bè où l'on pouvait voir des jonques croulant sous des montagnes de fruits les plus divers.

Nous avons également parlé des activités économiques que les bénéficiaires d'un micro-crédit pourraient engager ici : élevage de cochons ou de volailles, pisciculture, riziculture, production fruitière, petits commerces (riz, outils agricoles,...). Le président de l'UBND a voulu tenter l'expérience de la culture de champignons, mais il n'a guère reçu le soutien de la population qui craignait un manque de débouchés. La riziculture exige évidemment des rizières, un rêve inaccessible pour les plus pauvres. Quant aux vergers, il faut beaucoup de capitaux pour pouvoir rivaliser avec les riches grands propriétaires.

 

Pont en béton
Pont en béton au village Dinh Hoa, district Lai Dung, province Dong Thap

En sortant du restaurant, nous sommes passés devant l'école primaire. La présidente de l'Union des femmes a rapporté le faible taux de scolarisation à My Long, car les enfants doivent rester à la maison aider leurs parents trop pauvres. Que ce soit à My Long dans le sud du pays ou Le Thuy dans le centre, les écoles n'accueillent que peu d'élèves. Cela s'explique non seulement par la situation financière des familles mais aussi souvent par la topographie des lieux. D’ailleurs, à peine sommes-nous descendus de voiture qu'une dame de HLHPN s'est pratiquement “jetée” sur notre ami spécialiste de la “suppression des petits ponts précaires”, afin de lui faire part du problème – pour ne pas dire le “harceler”. Elle lui a demandé la construction d'un grand pont pour les populations de ces villages isolés. L'école est située de l'autre côté d'une rivière trop large pour qu'on puisse relier ses deux rives par une passerelle en bambou, d'où l'impossibilité depuis longtemps pour les enfants d'y accéder.

Après en avoir terminé - provisoirement - avec la question du micro-crédit, nous avons discuté avec HLHPN de la situation des femmes de My Long, dont beaucoup sont atteintes de maladies gynécologiques, qu'elles auraient contractées en se lavant avec de l'eau polluée. Le problème de l'eau pure se pose avec une extrême acuité dans ces régions isolées. Au village de Dinh Hoa, la religieuse responsable du dispensaire s'en est inquiétée auprès de l'ami médecin dans notre groupe arrivé de Saigon. Les causes de ces maladies soulèvent de nombreuses questions. Si la pollution des cours d'eau n'étonne guère, celle des puits suscite beaucoup d'interrogations. La nappe phréatique aurait-elle été contaminée par l'eau des rivières ? Quels en sont les responsables, produits chimiques ou bactéries.

 

HLHPH My Long

Rencontre avec HLHPN de My Long, district Cao Lanh, province Dong Thap, du 9 octobre 2008

Avant de partir, je me suis enquise auprès de la présidente de l’Union des femmes du niveau d'instruction des villageois et des besoins culturels des femmes de My Long. Selon elle, la majorité sait lire et HLHPN possède à l'heure actuelle une petite bibliothèque. Elle espère vivement recevoir une aide pour l'acquisition d'ouvrages dans des domaines comme les soins médicaux de base, les femmes et l'éducation familiale, l'Histoire, les questions sociales, sans oublier évidemment la littérature.

L'après-midi avançait et nous avions encore du chemin à faire, je ne voulais pas retenir les amis qui avaient pris la peine de m'amener jusqu'ici, aussi ai-je dû me faire cette promesse en mon for intérieur : la prochaine fois, je demanderai à rencontrer les villageois, en particulier des familles susceptibles de bénéficier du programme de micro-crédit qu'AVNES mettra, je l'espère, sur pied dans les meilleurs délais.

 

Mai Ninh,

Octobre 2008

 

Traduction de Phan Ngoc Dung
Texte original : Tháng Mười Đồng Tháp

 

 


* Association VIETHILFE, http://www.viethilfe.de
** Groupe VK, http://pontvk.org

Mise à jour le Mercredi, 29 Septembre 2010 20:53